Les dégâts engendrés par un incendie sont innombrables. C’est pour cela que beaucoup de victimes se tournent vers différents experts pour une indemnisation. Il arrive que la maison d’assurance ne couvre pas en entièreté les dommages. Dans ce cas, quelles sont les implications légales d’une contre-expertise ? Éléments de réponse.
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But de la contre-expertise
La contre-expertise apparaît lorsque l’assuré ne se satisfait pas de la première évaluation réalisée après un sinistre. Face à une indemnisation jugée insuffisante, il fait appel à un professionnel indépendant qui va réexaminer les dégâts causés par l’incendie. L’objectif : permettre à la victime d’obtenir une compensation alignée sur la réalité des préjudices subis.
Concrètement, l’expert mandaté par l’assurance et le contre-expert de l’assuré doivent comparer leurs analyses. Cette confrontation d’avis débouche sur une décision finale, censée offrir à la victime une indemnisation plus juste. À une condition : que le contre-expert garde sa neutralité et son intégrité tout au long de son intervention.
Implications légales d’une contre-expertise incendie
Le Code des assurances encadre strictement la gestion des sinistres. Après un incendie, si la première proposition de l’assureur ne convient pas, la loi autorise le recours à une contre-expertise.
En pratique, une expertise indépendante s’impose, surtout lorsque les dégâts sont considérables. Le contre-expert peut remettre en question les conclusions de l’assurance. Son rapport, remis à la compagnie, servira de base pour réévaluer l’indemnisation et, potentiellement, revoir le montant proposé à l’assuré.
Frais de contre-expertise
Quand il s’agit de déterminer qui paie quoi, il faut distinguer les prestations. Pour la première évaluation, c’est l’assurance qui rémunère l’expert, puisqu’elle mandate elle-même ce professionnel. Mais dès que l’assuré fait appel à un contre-expert, le paiement de ses honoraires lui revient.
Le montant demandé par le contre-expert dépend de plusieurs paramètres : l’expérience du professionnel, la complexité du dossier, le temps consacré à l’analyse. Ces critères influencent la note finale, qui sera négociée directement entre l’assuré et le spécialiste engagé.
Certains contrats d’assurance proposent des garanties spécifiques permettant de couvrir une partie de ces frais supplémentaires. Dans ce cas, après un premier versement par l’assuré, la compagnie peut compléter le financement de la contre-expertise. La loi encadre ce dispositif : pour les biens immobiliers, l’assureur peut être amené à prendre en charge 0 à 5 % du montant des honoraires, selon ce que prévoit le contrat. Souscrire une garantie “honoraires d’expert” peut aussi faciliter la prise en charge.
Attitudes de l’assuré en cas d’insatisfaction
Si l’assuré sollicite un expert indépendant, il doit lui laisser une totale liberté d’analyse. Rien n’oblige le contre-expert à contester systématiquement le diagnostic de l’assurance. Il arrive d’ailleurs que son estimation soit identique à celle du premier expert. Dans ce cas, et seulement s’il persiste un désaccord, la réglementation autorise l’assuré à demander l’avis d’une troisième personne, pour trancher définitivement la question.
Le recours à la tierce expertise
Quand le dialogue entre l’expert de l’assurance et le contre-expert s’enlise, une tierce expertise peut être sollicitée. Cette démarche intervient si les deux rapports restent inconciliables. Le rôle de ce nouvel intervenant : trancher le différend et mettre fin au conflit.
La désignation du tiers expert doit se faire d’un commun accord entre l’assureur et l’assuré, chacun étant représenté par son propre spécialiste. Si aucun terrain d’entente n’est trouvé, le dossier peut être transmis au tribunal judiciaire, qui désignera à son tour un expert pour arbitrer.
Concernant la rémunération de ce tiers expert, la facture est partagée entre l’assuré et la compagnie d’assurance, selon les modalités prévues au contrat.
Expertise judiciaire
Si le désaccord subsiste après toutes ces étapes, une ultime solution subsiste : l’expertise judiciaire. Cette procédure, décidée par le juge, vise à clore le litige une bonne fois pour toutes. L’expert mandaté par la justice analyse le dossier, fixe les responsabilités et propose une solution. Une intervention qui, souvent, permet enfin d’apaiser les tensions et d’aboutir à une décision acceptée par toutes les parties.
Face aux cendres, la bataille pour une indemnisation juste impose parfois plusieurs rounds, jusqu’aux portes du tribunal. Mais derrière chaque rapport se profile la même attente : que la réalité des pertes soit enfin reconnue, sans détour ni compromis.


